Les travaux de construction de l’université du Sénégal oriental de Tambacounda “avancent considérablement” avec un taux d’exécution estimé à 50%, a révélé le coordinateur du projet, Amadou Sékou Nimaga, promettant de tout mettre en œuvre pour livrer l’infrastructure au plus tard, en octobre 2026.
En ce jeudi de fin du mois de mai, la matinée s’annonce prometteuse pour les nombreuses gargotières installées aux alentours du chantier.
Les ouvriers de l’équipe matinale viennent, chaque matin, prendre leur petit-déjeuner dans leurs restants avant le coup de sifflet annonçant le début des travaux.
A l’entrée du chantier, certains ouvriers sont déjà arrivés. Casque de sécurité bien fixé sur la tête, gilet ajusté, Moussa Waly, un habitant du quartier Dépôt de la commune de Tambacounda, fait partie des nombreux ouvriers qui travaillent sur le site dès les premières heures de la matinée.
‘’Nous sommes prêts pour cette journée. Je travaille ici depuis le démarrage du chantier, tout se passe bien’’, dit-il, le regard vers l’attroupement d’ouvriers avançant vers la porte.
A 8h, le coup de sifflet retentit. Les travailleurs franchissement le seuil de la porte. L’heure est aux consignes de sécurité comme cela se fait chaque jeudi.
Après 10 minutes de briefing pour amener les ouvriers respecter pour éviter autant que possible les accidents de travail, l’équipe matinale débute une journée de travail qui dure de 8h à 16h. Celle-ci est entrecoupée d’une pause déjeuner et une pause fraicheur.
Les travaux exécutés à 50%
‘’Le port des équipements de protection individuelle (EPI) est important et obligatoire pour tous les travailleurs. Les EPI constituent la première barrière entre le travailleur et le danger’’, rappelle Seydou Fall, responsable hygiène, sécurité et environnement de Royal BTP.
L’entreprise Royal BTP, en charge des travaux de construction de l’université du Sénégal oriental, est une filiale du consortium d’entreprise Groupe Bama, riche de son expérience dans les travaux de construction des grandes infrastructures.
Royal BTP est présent dans des pays de la sous-région tels que le Mali, le Burkina Faso, la Guinée, la Côte d’Ivoire et le Sénégal, où elle a gagné le marché de construction de cette infrastructure universitaire qui suscite beaucoup d’espoir chez les populations du Sénégal oriental.
D’une superficie d’environ 50 ha, l’Université du Sénégal oriental est composée de 27 bâtiments, répartis entre trois zones.
La première, appelée zone pédagogique, comprend le rectorat et la salle de délibération. La deuxième zone est composée d’un bloc d’amphithéâtres de 1.500 places et de quatre unités de formation et de recherche (UFR).
Le troisième compartiment ou zone sociale qui est constitué des résidences des étudiants et des enseignants, d’un complexe sportif et des blocs de restauration.
‘’Tous les 26 bâtiments sont déjà sortis de terre et nous abordons les 50% d’exécution des travaux en matière de gros œuvre, donc on peut dire aisément que les travaux sont exécutés à 50% en gros œuvre’’, précise Amadou Sékou Nimaga, ingénieur en bâtiment et travaux publics (BTP), coordinateur du projet de construction de l’Université du Sénégal oriental de Tambacounda.
Lors d’une visite en septembre dernier, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Abdourahmane Diouf, annonçait que les travaux de construction allaient s’achever au plus tard en octobre 2026, un délai que Royal BTP promet d’honorer.
‘’Notre délai contractuel est de trois ans. Donc, nous devrons rendre le bâtiment en 2027, mais monsieur le ministre de l’Enseignement supérieur a, lors de son passage en septembre dernier, demandé au PDG s’il pouvait permettre que la rentrée universitaire se fasse en 2026-2027”, rappelle le maître d’ouvrage.
”Ce qui nous amène maintenant à livrer les bâtiments en octobre 2026. Depuis l’engagement du PDG, on se donne les moyens de respecter ce délai, en travaillant d’arrache-pied nuit et jour pour honorer cette date’’, ajoute-t-il
Plus de 1200 emplois créés
‘’Nous tenons à rassurer le gouvernement du Sénégal que toutes les dispositions seront prises pour terminer les travaux dans les règles de l’art avant octobre 2026”, assure Modibo Karagnara, le directeur de Royal BTP.
Pour faciliter la continuité des travaux dans cette partie du Sénégal oriental où un hivernage précoce et pluvieux est attendu, l’entreprise Royal BTP a déjà pris ses dispositions, selon le coordinateur du projet.
”La météo nous a annoncé un hivernage précoce avec beaucoup de pluies. Donc, au regard de ces prévisions, tous les moyens ont été mis à notre disposition pour pouvoir faire face à d’éventuelles crues. Vous avez constaté sur le site des montagnes de béton et de sables d’approvisionnement pour permettre la continuité des travaux en période d’hivernage”, rassure Amadou Sékou Nimaga.
Cette infrastructure tant attendue dans les régions de Tambacounda et de Kédougou est construite grâce à des outils techniques modernes de génie civil. En atteste une machine de presse à béton que l’entreprise Royal BTP a présentée aux visiteurs et dont la mission est de vérifier la résistance du béton et sa qualité de compression.
‘’Au départ, on devait amener les moules à Dakar pour faire le test au niveau du laboratoire et vérifier la résistance du béton, mais au regard de l’immensité du travail que nous avons ici, nous avons décidé de l’avoir de façon permanente à Tambacounda’’, explique Mohamed Badji, géotechnicien de l’entreprise.
En termes de ressources humaines, près de 850 emplois directs et plus de 300 emplois indirects ont été créés grâce à ce chantier.
Les travailleurs sont répartis en trois équipes, avec notamment une équipe du matin, qui travaille de 8h à 16h, une équipe du soir, qui prend le relai de 16h à 00h et une équipe de nuit qui intervient de 00h à 8h.
En cette fin de matinée, sur le chantier de l’une des unités de formation et de recherche, les ouvriers sont à pied d’œuvre. Le vrombissement d’une bétonnière qui retourne le béton sans arrêt déchire le silence, sous le regard attentif des superviseurs.
‘’Nous sommes à plus de 1.200 emplois créés chaque jour. On nous avait demandé d’utiliser au maximum la main-d’œuvre locale, et nous avons cherché à avoir la main d’œuvre en quantité et en qualité. En quantité, nous en avons trouvé sans problème, mais en qualité, il y avait de petits problèmes”, indique Amadou Sékou Nimaga.
“Ainsi, nous nous sommes donné comme mission de faire un transfert de compétences et de technologies, ce qui fait qu’au fur et à mesure que nous avançons, nous formons la main-d’œuvre locale pour qu’elle soit à la hauteur de nos attentes et que cette compétence puisse leur servir dans le futur’’, poursuit-il.
30% d’espaces paysagers
Compte tenu de la forte canicule qui règne à Tambacounda entre les mois de mars et juin, l’entreprise a mis en avant la dimension écologique avec l’aménagement des espaces verts et paysagers.
‘’ Le site est paysager à plus de 30% et vous constatez qu’on n’a pas commencé ce travail, parce qu’on n’avait pas tous les tracés des voies. Mais, à l’approche de l’hivernage, les architectes nous ont fourni les tracés de toutes les voies. Dès après la Tabaski, nous allons commencer à tracer les voies, à faire les fondations et à planter les espaces boisés, pour qu’ils puissent bénéficier aussi de l’hivernage’’, a soutenu M. Nimaga.
Sur le site, les travaux de construction se poursuivent pour rendre possible la rentrée universitaire en 2026-2027.
APS
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