Des agents du Parc National de Niokolo Koba (PNNK) et d’autres partenaires des structures ou Ong ont bénéficié d’une session de formation de 10 jours sur l’application des nouvelles technologies (QGIS et drone), en lien avec le suivi écologique dans cette réserve. Ce, dans le les systèmes de suivi écologique et de surveillance.
Un atelier de renforcement de capacité des agents du Pnnk, dans le cadre du programme SAD-GRN 22-26. Spécifiquement, la session concerne l’application des nouvelles technologies dans le système de suivi écologique et de surveillance au niveau du parc.
Il est noté pour le regretter une forte pression sur la biodiversité qui sévit dans cette aire protégée entrainant ainsi la dégradation des écosystèmes. Il est urgent que les gestionnaires, agents puissent s’approprient d’un dispositif de suivi et de surveillance performant afin de pallier toutes ces difficultés. A cet effet, les logiciels de cartographie combinés avec la technologie drones, peuvent être utilisé pour vérifier les empiètements, tracer les limites des aires protégées, surveiller les activités humaines dans les aires protégées, évaluer l’efficacité des mesures de conservation, faire le suivi des espèces, cartographier l’occupation du sol etc.
Une occasion pour le commandant Jacques Gomis, conservateur du Parc National de Niokolo Koba de noter que « pour gérer le Niokolo, on a besoin de nouvelles technologies. Et le drone va jouer un rôle prépondérant surtout dans le cadre de la cartographie et de la visibilité de certains sites où il est difficile d’aller à pieds. Avec le drone, il est possible de sortir certaines informations impossibles à l’œil nues. Cela permet donc de renseigner les indicateurs que nous avons reçus de l’UNESCO », dit-il.
A l’en croire, « cette formation joue un rôle extrêmement important. Ce qui permettra de sortir vite de la liste rouge des sites en péril. Car le drone facilitera l’analyse des informations pour mieux avancer dans le processus. D’ailleurs, nous déroulons plusieurs activités sur le terrain. A savoir, la sensibilisation, la lutte contre le braconnage, les aménagements des marres mais également avec le partenaire ULB/Am Bé Koun solidarité, nous sommes entrain de mettre en place une charte de bonne gestion des ressources naturelles à travers la périphérie du parc pour mieux approcher les populations et les intégrer dans la dynamique de conservation et de surveillance du biosphère. Il y a également le déroulement des activités génératrices de revenus au bénéfice des populations. Car s’il y a trop de pression dans le parc, c’est parce que les conditions de vies des populations riveraines sont difficiles. Mais si ces dernières ont de quoi se nourrir, il y aura moins de pression dans le parc », conclut le commandant Gomis.
Pour El Hadj Ousmane Niang coordonnateur pays d’ULB Coopération au Sénégal, « la collaboration entre l’Ong et le parc est multiforme et Ulb met un certain nombre d’actions au niveau de la périphérie des aires protégées. Des actions comme l’apiculture, le reboisement, le développement d’activités génératrices de revenus. Donc la cartographie et le pilotage de drone viennent s’ajouter à ce paquet d’activités. Nous avons besoin de support cartographique, de ce système d’information géographique pour matérialiser les actions que nous sommes entrain de faire pour permettre au parc, à ses agents de pouvoir bénéficier de ses connaissances afin d’améliorer le suivi qui est déjà fait de manière assez remarquable. Donc ces technologies vont permettre aux agents d’être plus performants dans leurs stratégies, dans l’appui aux communautés pour pouvoir préserver ce bijou qui est le parc national.
Pour contribuer au processu de retrait du parc de la liste rouge, le partenaire Ulb Coopération va dérouler un paquet d’appuis « que nous comptons mettre en place au niveau de la périphérie des aires protégés. Notamment dans les communes de Tomborong Koto et de Linkéring. Il s’agit pour Niang, d’initier des activités qui contribuent à limiter un peu la pression sur les ressources. Nous avons mis en place un programme apicole autour de Linkéring avec le financement d’une mielerie moderne et la formation du GIE des apiculteurs autour des bonnes pratiques apicoles, notamment l’utilisation de ruches modernes et adaptées et des procès de transformation du miel qui obéisse à des pratiques agro écologiques. Les apiculteurs n’ont plus besoin de mettre du feu pour accéder aux abeilles et avoir du miel. Des sensibilisations sont également déroulées pour lutter contre les feux de brousse ».
Une synergie entre le parc et le service des eaux et forêt bien saluée par le Sous-lieutenant Ibrahima Baldé adjoint chef secteur des eaux et forêts de Tambacounda. Il estime « qu’une telle formation vient renforcer les agents eu égard à l’étendue du parc. C’est dire que ces outils de nouvelles technologies de l’information vont permettre de facilement cartographier et voir la situation qui prévaut afin de pouvoir intervenir et sauver le Niokolo ».
Camille Thoumyre expert junior en gestion et conservation des ressources naturelles au niveau de l’ONG Belge ULB/Coopération soutient que « combiner la cartographie et le pilotage de drones est très intéressant. Nous avons utilisé des logiciels de cartographie pour traiter des images collectées avec des drones. Ce qui permet d’être plus efficace. D’ailleurs, elle est membre de l’équipe de rédaction d’un projet de charte de bonne gouvernance à la périphérie du Niokolo Koba. « Le but de cette charte est d’encourager la gestion participative au niveau de la périphérie de ce parc notamment autour des réserves naturelles communautaires, des forêts classées ».
echoriental.com
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