La 1ère semaine pastorale se tient à Tambacounda du 14 au 18 de ce mois de novembre 2022. Une rencontre qui regroupe les acteurs de la filière élevage du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal et qui se veut un cadre d’innovation visant à prévenir les conflits entre agriculteurs et éleveurs pour une transhumance apaisée.
Pour le ministre de l’Élevage et des Productions animales, Aly Saleh Diop, lors de la cérémonie de lancement de ce conclave de 5 jours, dira que « la mobilité du cheptel à l’intérieur et au-delà de nos frontières, à la recherche de pâturages, de points d’abreuvement et de marchés dans ce contexte de changement climatique et de crises sécuritaires persistantes, oblige nos Etats respectifs à traiter avec la plus grande délicatesse la question de la transhumance ».
Il s’agit pour cette semaine pastorale de la redynamisation du cadre de concertation transfrontalier entre le Mali, la Mauritanie et le Sénégal.
Pour le ministre, les Etats ont voulu encadrer cette pratique ancestrale des éleveurs en mettant en place un cadre juridique de réglementation de la transhumance. « Nous voulons préserver nos rapports millénaires de bon voisinage et de fraternité mais également eu égard aux enjeux socio-économiques que revêt la transhumance transfrontalière ».
C’est une importante rencontre, selon Directeur Général de l’Institut du Sahel, qui soutient que c’est un rendez-vous du « donner et de recevoir pour échanger sur les défis et enjeux du pastoralisme au niveau des territoires frontaliers des trois pays que sont le Mali, la Mauritanie et le Sénégal », dit-il au nom du secrétaire exécutif.
Revenant sur l’importance de l’élevage et du Pastoralisme dans l’économie et la sécurité alimentaire de la région de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel comme facteur d’emploi aux populations, il soulignera que ce secteur constitue des « sources de revenus et moyens d’intégration entre les pays. Près de 80% de la population rurale dépend partiellement ou totalement de leurs animaux pour leur subsistance. La contribution du sous-secteur de l’élevage au PIB agricole peut varier de 5% dans les pays côtiers, à 44% dans les pays sahéliens. Cependant malgré son importance et sa contribution aux économies, le sous-secteur de l’élevage fait face à plusieurs contraintes liées à la remontée du front agricole, la dynamique des systèmes agraires, l’alimentation du bétail, l’insécurité civile qui limite la mobilité, les effets de changements climatiques, le régime des systèmes fonciers, l’occurrence des conflits entre usagers dans l’exploitation des ressources naturelles notamment entre agriculteurs et éleveurs et la pandémie de COVID-19 ».
Le ministre a également rappelé que le dispositif réglementaire mis en place par les Etats, a permis la mise en place des cadres de concertation transfrontaliers qui constituent un puissant levier pour renforcer les échanges multi-acteurs.
Il a expliqué que ces cadres servent d’espaces de dialogue aux acteurs pour prévenir et gérer des conflits liés à l’accès aux ressources naturelles en promouvant une transhumance apaisée avec les acteurs ruraux.
echoriental.com
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