Les boulangers sénégalais tentent des recettes de pain à base de céréales locales pour tourner le dos au blé importé de Russie et d’Ukraine dont le cours ne cesse de flamber. Dans cette perceptive, que l’Entente Inter villageoise pour la Préservation et l’Exploitation des Ressources Naturelles Agricoles qui intervient dans la promotion de l’agroforesterie entreprenariat (EXPERNA), basée à Goudiry, s’engage à jouer sa partition pour la valorisation de la culture du fonio.
Selon Opa Cissokho président de l’Experna, le fonio se positionne comme une culture alternative pour doper la qualité de l’alimentation des populations sénégalaises tout en réduisant notre dépendance du pain. Il est indiqué que « l’association des boulangers incorporent 50% de Fonio et 50 % de blé, cette proportion que seul le fonio offre parmi toutes les céréales, pourrait compétemment aider à renverser la dépendance au blé avec des économies substantielles pour le Sénégal mais une source de revenus extrêmement importante pour les communautés ».
Ainsi, dans le cadre d’un atelier de renforcement de capacité, soutenu par le programme conjoint avec le PNUD et l’Agence Régional de Développement (ARD) de Tambacounda, EXPERNA a bénéficié d’appui pour accompagner la fédération des acteurs de l’agroforesterie mais également les boulangers locaux ainsi que d’autres membres de groupements. « L’objectif est de continuer à poursuivre ce travail de valorisation de la culture du fonio en termes d’amélioration des semences. A ce niveau, l’ISRA a fait des efforts importants pour mettre à la disposition des producteurs, des semences qu’on appelle fofana et d’autres », dit Cissokho.
« Il est important, poursuit-il, que nous puissions informer les communautés, de l’existence de ces évolutions au niveau de la production. Il est important de doter les producteurs de techniques leur permettant de pouvoir produire et d’emblaver plus de surface avec des techniques maitrisées. Il y a également le volet de valorisation, c’est-à-dire la transformation en plusieurs plats locaux qui peuvent contribuer à améliorer notre qualité nutritionnelle mais également à améliorer les effets au niveau de la commercialisation.
Donc, Experna est résolument engagée « à utiliser cette farine à la panification en introduisant une part importante de fonio. Car nous sortons d’événement malheureux comme la Covid-19 et donc nous tirons aujourd’hui les enseignements par rapport à la construction de notre indépendance alimentaire et de réduire notre dépendance au blé. Le fonio doit être promu au Sénégal car c’est une céréale qui peut participer à réduire les quantités que nous importons en blé et donc nous faire gagner plus d’argent », soutient Opa Cissokho.
Et la première expérience de Goudiry a permis de mettre 70% de farine de blé et 30% de farine de fonio. Du bon pain a été produit et livré par la boulangerie de Goudiry.
echoriental.com
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