Plus de 130 hectares de terre ont été emblavés pour la culture du fonio durant cet hivernage 2019 à Goudiry, par des femmes du Groupement d’Intérêt Economique « Moussol Ka Wouli ». Un engagement qui entre dans le cadre de la relance de la culture de cette céréale afin de faciliter l’adaptation aux effets des changements climatiques. Il s’agit également de fixer les jeunes dans leur terroir, en leur offrant des activités génératrices de revenus à travers l’agriculture, ainsi de lutter contre l’émigration clandestine.
Soutenu par Sanoussy Diakité alors directeur de l’Onfp (Office National de Formation Professionnelle), en 2018, le département de Goudiry, région de Tambacounda, ambitionne, à travers des femmes membres du Gie « Moussol Ka Wouli » pour l’autonomisation de la femme, de valoriser le fonio. Pour atteindre un tel objectif de la relance de la culture de cette céréale, plus de 130 hectares de terre ont été effectivement emblavées pour le compte de l’hivernage 2019-2020.
L’initiative ainsi prise, fait dire à madame Fanta Souaré, présidente du Gie, que c’est à travers Sanoussi Diakité que l’engagement est né afin que le département de Goudiry puisse produire et en quantité suffisante, du fonio pour faciliter son adaptation aux effets des changements climatiques. « Ceci va permettre de fixer les jeunes, d’autonomiser les femmes, couches vulnérables au phénomène de l’émigration clandestine. Car, nous savons tous que Goudiry a enregistré plusieurs cas de décès de ses fils en méditerranée », dit-elle.
Avec le soutien des autorités, le ministre de l’agriculture et de l’équipement rural, madame le ministre de la femme, le gouverneur de la région de Tambacounda ainsi que le Préfet et les Sous-préfets du département de Goudiry, une vaste campagne de sensibilisation sur la relance de cette culture a été organisée par les femmes.
« Il a été question d’emblaver 263 hectares. Mais avec la longue pause pluviométrique, des semis dans plusieurs superficies emblavées ont été perdus. Nous envisageons être de grands producteurs de fonio afin de participer aux efforts d’autosuffisance alimentaire de notre pays », laisse entendre madame Fanta Souaré.
« Seulement, il nous faut du matériel comme des tracteurs pour pouvoir emblaver plusieurs hectares de terre. Il faut des sessions de formations pour les femmes dans la transformation de cette céréale aux vertus incommensurables. Ce qui permettra de participer aux foires commerciales qui se tiennent afin de vulgariser le produit », ajoute-t-elle.
Les sites de Koudy et de Diélayni, visités par une délégation, sous forme de tournée agricole, conduite par l’adjoint au Sous-préfet de Boynguél Bamba, qui avait à ses côtés le Directeur Régional du Développement Rural de Tambacounda, ont suffi pour que l’espoir puisse renaitre.
« Goudiry est connu par le phénomène de l’émigration mais aujourd’hui, il est noté un changement de paradigme. Car il y a le retour vers l’agriculture qui entre en droite ligne avec la politique du Chef de l’Etat. Le Président Macky Sall prône le développement économique national qui doit être porté par le secteur prioritaire, notamment l’agriculture. Il y a espoir qu’à partir de ce qui a été visité, Goudiry pourra nourrir Goudiry à travers le fonio », soutient Ismaila Sy adjoint au Sous Préfet de l’arrondissement de Boynguél Bamba.
Thierno Diaby, un agriculteur, confie que le retour à la culture du fonio est une opportunité qui va aider le département de Goudiry à s’adapter aux effets des changements climatiques. Ce que confirme Mamadou Saliou Diallo dit Mbémba Diallo qui se réjouit de la relance de la culture de cette céréale dans ce département, après 40 ans. Egalement, Amadou Barro Watt président des producteurs de riz des régions de Tambacounda et Kédougou, prie pour l’atteinte des objectifs du Gie afin que de la culture du fonio se développe davantage au grand bénéfice des populations.
«Le fonio avait disparu du Boundou mais cette céréale est entrain de revenir à travers des femmes très dégourdies, regroupées dans un Gie dirigé par madame Fanta Souaré. « La culture du fonio est très délicate, heureusement que ces femmes sont très engagées. Nous avions un problème de semence mais, l’Isra est entrain de travailler sur cela », dit Sada Ly Drdr de Tambacounda. Il note que la première difficulté pour cette culture, est le décorticage. « Mais avec le projet FNRA sous la conduite de Sanoussi Diakité, des décortiqueuses ont été mises en place et la région de Tambacounda avait reçu quelques 18 machines », confie-t-il, avant de conclure qu’il y a espoir pour le fonio qui doit pouvoir être rentable pour la diversification de l’alimentation dans ce département de Goudiry.
echoriental.com
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