Le constat est une véritable pilule amère à avaler. Car dans le département de Salémata, région de Kédougou, plus de 16% des enfants de 0 à 5 ans et des femmes enceintes souffrent de malnutrition aiguë. Pour faire face à ce fléau, l’association Beyomb (Enactus Neoma Rouen) en France, propose la culture à grande échelle du soja pour assurer la sécurité alimentaire dans cette contrée, tout en développant économiquement et socialement cette région de Kédougou.
« Pour ce faire, Beyomb vise à réimplanter l’écosystème du soja au Sénégal. Car, si les enfants naissent et grandissent avec des carences, c’est notamment parce que l’alimentation de base sénégalaise n’est pas diversifiée mais s’appuie sur le niébé, une graine dix fois moins nutritive que le soja », disent des étudiants de l’école de commerce NEOMA BS Rouen, de l’association, en immersion à Salémata. Camille, Kimone, Marie et Youneze, défendent que « le soja favorise une meilleure alimentation ainsi que le développement, chez les enfants, d’un système immunitaire sain ».
Lors de l’entretien, il est indiqué que « la démarche de l’association consiste à donner aux agriculteurs sénégalais tous les outils et moyens matériels nécessaires pour produire localement du soja, tout en promouvant une agriculture diversifiée et autonome. Pour ce faire, nous aidons l’Association des Jeunes Agriculteurs Sénégalais à développer une culture locale de soja à partir des graines fournies par notre partenaire français BIOCER. A partir des récoltes, les groupements de femmes sénégalaises des Unités de Production Artisanales créent des farines BAMISA à base de soja, transformées en bouillies pour nourrir les enfants ».
« Nous sommes en collaboration avec l’association des jeunes agriculteurs de Salémata, dirigée par Boubacar Diallo. Il s’agit de développer la culture du soja local au Sénégal afin de produire de la farine Bamisa. Car, le soja est une gaine plus riche que le niébé et permet de nourrir les enfants atteints de malnutrition », précisent-ils.
Camille soutient que de la semence a été distribuée et en 3 ans, la production ne cesse de s’accroitre. « Le souhait est de toucher tous les enfants atteints de malnutrition, les femmes enceintes ainsi que les personnes âgées de Salémata », dit-elle.
« Les résultats sont probants car au niveau du centre de santé, il y a une unité pour l’éducation nutritionnelle », note El Hadj Ibrahima Camara. Il s’agit selon lui, de faire la promotion du soja. Et l’association veut aller dans le sens de faire de sorte que le soja soit plus accessible au Sénégal et que « la culture soit locale, afin que les cultivateurs puissent avoir le pouvoir d’agir.
Nos interlocuteurs précisent que « le projet a été créé en janvier 2016 avec pour objectif de lutter contre la malnutrition et de promouvoir l’économie locale. Il part d’un constat: le manque de soja pour approvisionner l’Unité de Production BAMISA de Tambacounda.
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