Selon l’enquête démographique de santé (EDS) 2019, la dernière publication en date, près de deux millions de filles et de femmes ont subi des Mutilation Génitales Féminines (MGF) au Sénégal. Ces pratiques sont réalisées en majorité sur des filles de moins de 5 ans et rarement après 10 ans. Conscient de la menace, « Africa Led Movement Project » ou le projet ALM ActionAid/Sénégal en partenariat avec la Fédération Yaakar Niani Wuli, a organisé un panel à Koussanar avec la communauté pour échanger sur les conséquences de ces Mgf.
En 2022, le gouvernement a adopté la première stratégie nationale pour l’abandon des MGF au Sénégal pour la période 2022-2030, en complément au code pénal qui, depuis 1999, réprime les MGF. Malheureusement regrette madame Maguette Diaw chargée de projet à ALM au niveau d’ActionAid/Sénégal, cette pratique persiste toujours.
« Et comme cette pratique est toujours d’actualité à Koussanar, donc on s’est dit qu’on va se lancer avec le partenaire la FYNW, pour travailler avec l’assemble de la communauté. C’est dans le cadre de la thématique du projet ALM qui soutient et renforce les capacités des organisations et des peuples africains pour mettre fin aux MGF du niveau communautaire ».
Durant le panel, il est ressorti que « les mutilations génitales féminines ont d’importantes conséquences sur la santé physique et psychologique des victimes tout au long de leurs vies. Certaines victimes en meurent à la suite d’une hémorragie, d’une infection ou même d’une détresse psychologique », explique la chargée de projet.
Elle poursuit en signalant que « les MGF créent un traumatisme chez les victimes, qui en gardent un amer souvenir. Et donc ajout-t-elle, des activités de dialogue communautaire, intergénérationnel et basées sur l’utilisation de l’argumentaire religieux et médical sont ainsi organisées, afin d’inciter à l’abandon de cette pratique ».
Une occasion pour Maguette, de dire lors de ce panel que « le Sénégal fait de la lutte contre les MGF une priorité et ceci se traduit dans toutes nos actions en vue de faire abandonner cet acte qui a fait trop de victimes innocentes dans notre pays ». Elle nourrit l’espoir que, « nous parviendrons à atteindre l’objectif du projet qui est de mettre fin au MGF d’ici à 2030 ». Toutefois, elle reconnait que la mission n’est pas facile car, « nous savons que ce ne sera pas très facile de l’éradiquer mais nous sommes en train de faire tout, à travers la sensibilisation, la mobilisation communautaire. Pour y arriver ».
echoriental.com
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