L’Ong Tostan vient de boucler une vaste campagne de sensibilisation de l’abandon de l’excision et du mariage des enfants dans l’arrondissement de Koulor département de Goudiry. La cérémonie de clôture de la caravane, présidée par le Sous-préfet s’est tenue au village Mércoto en présence de l’ensemble des délégations des 16 villages sillonnés par les jeunes caravaniers.
Pour Harouna Sy coordonnateur zone Est (Tambacounda- Kédougou) de TOSTAN, la caravane entre dans le cadre de la sensibilisation sur les méfaits de l’excision ainsi que du mariage des enfants. C’est un projet de 9 mois pour renforcer cette sensibilisation. Egalement, précise-t-il, les jeunes ont bénéficié d’un renforcement de capacité sur les droits humains. C’est par la suite qu’une caravane a été organisée pendant 4 jours. La clôture de cette activité déroulée par les jeunes a été une occasion pour que l’ensemble des villages visités soient représentés à la cérémonie présidée par M. Goudiaby Sous-préfet de Koulor. Des prestations théâtrales (sketchs) sur les droits humains ainsi que sur les méfaits de l’excision et du mariage des enfants ont été déroulées par les jeunes caravaniers. A en croire le coordonnateur Harouna Sy, il existe encore des résistances, de l’ignorance des gens qui confondent cette pratique néfaste pour la santé de la femme à la religion, à la coutume. « Il fallait donc éclaircir tout cela, rencontrer les populations dans un cadre de partage pour mieux informer, mieux sensibiliser sur ces méfaits ou conséquences désastreuses de ces pratiques », martèle le coordonnateur de Tostan dans la zone. Il poursuit et précise que plus de 70% de ces populations sont favorables car elles sont maintenant conscientes des méfaits. Mais le combat est toujours là même s’il est constaté un progrès réel dans la prise de conscience est noté. Tant que les jeunes femmes rencontrent des difficultés pendant les accouchements, Tostan ne cessera de combattre ces pratiques.
Car, ajoute Harouna, il s’agit d’amener les parents a être conscients des méfaits de ces pratiques A madame Kadia Diop, « badjénou gokh » du village de Mércoto de dire tout leur engagement à continuer la sensibilisation dans cette zone de l’arrondissement de Koulor pour un réel changement de comportement. Car « les jeunes filles données en mariage souffrent énormément pendant l’accouchement. Il y’en a même qui perdent leur vie à l’hôpital ». Madame Diop d’avertir que cela n’est plus acceptable. Pour Demba Oumar Sow, chef de village de Mércoto, l’abandon de ces pratiques est obligatoire car c’est un problème de santé publique. « Nous avons fini de mesurer les conséquences de tout cela même si nous ne sommes pas des médecins, mais nous avons vécu certaines situations très compliquées de jeunes filles en état de grossesse qui ont beaucoup souffert pendant l’accouchement». Au chef de village de préciser que son village et beaucoup d’autres ont tourné dos à ces pratiques d’excision et de mariage d’enfants.
Ansoumana SADIO
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