Le gouvernement a procédé à des coupures sur les salaires des inspecteurs en cette fin novembre 2018. Ces dernières fluctuent jusqu’à une hauteur de vingt-cinq mille FCFA selon des sources du Ministère en charge de l’économie et des finances, mais aussi selon les remontées de la base.
Cet acte traduit certes une volonté d’appliquer dans toute sa rigueur la réglementation encadrant le droit de grève et surtout une escalade dans le processus de gestion du dossier de la crise avec le SIENS, (Syndicat des Inspecteurs et Inspectrices de l’Enseignement) qui depuis le 14 mai 2018 déploie des plans d’action exprimant le malaise des membres des corps de contrôle articulé autour de problématiques liées : à la carrière ; aux questions financières ; au cadre réglementaire ; et au dispositif opérationnel (conditions et schéma de travail).
Dans un communiqué qui nous est parvenu, le SIENS, tout en reconnaissant aux autorités la prérogative de veiller au respect de l’application des textes régissant le droit de grève, « informe l’opinion et conteste de la manière la plus énergique la méthodologie usitée. En effet, nous constatons des ponctions de zèle et à géométrie variable, traduisant ainsi, au-delà du souci d’appliquer les textes en toute rigueur, une volonté sourde d’intimider dans une perspective de neutralisation. » Le SIENS rappelle que cet acte se place dans une conjoncture marquée par : la nécessité de consolider les fragiles acquis des élections de représentativité des syndicats du secteur de l’éducation avec la détermination de sept syndicats représentatifs dont le SIENS désigné par la grande majorité des inspecteurs comme organisation légitime de défense de leurs intérêts .
Malgré cela, note le SIENS, « le gouvernement opte pour une gestion aléatoire et non systématique symptomatique d’une difficulté à appréhender les problématiques exprimées sous le prisme d’une production pertinente du capital humain et de l’érection du système éducatif comme moteur de l’émergence, notamment par le biais d’un repositionnement pertinent des membres des corps de contrôle. » Partant, « le SIENS, convie ses membres à rester ensemble debout et à garder la ligne, conscient du fait que la seule issue qui vaille est celle-là proposée par le syndicat, qui a fini de démontrer son sens aigu des responsabilités dans un contexte où la sincérité, la rigueur et la méthode sont dévoyées.
Partant, les inspecteurs, quels que soient les actes et stratégies posés par les pouvoirs publics pour contrecarrer les activités allant dans le sens d’une revalorisation du statut et de la fonction, restent convaincus qu’ils sont sur le chemin qui ne saurait déboucher que sur une prise en charge correcte de leurs préoccupations et ceci, quelle que soit la durée et les impératifs supposés de l’agenda politique. Le SIENS continuera ainsi à dérouler son agenda et prendra acte des actions qui seront posées par le gouvernement qui, nous l’espérons, saura interpréter intelligemment les signes et comprendre que l’alternative la plus « économique » et la plus conforme au paradigme et à l’éthique des élections de représentativité demeure celle de négociations directes et efficaces pour la cohérence, l’équité et la justice. Pour toutes ces raisons, les membres des corps de contrôle prendront toutes leurs responsabilités et assumeront. »
Sources: Dakaractu
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