La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) déroule une campagne de sensibilisation destinée aux femmes commerçantes transfrontalières à petite échelle. A travers ces moments d’échanges et de sensibilisation, il s’agit entre autres de faciliter le commerce transfrontalier et d’améliorer les opérations des petits commerçants.
Une occasion d’améliorer également leur connaissance et leur compréhension du commerce et des textes et initiatives communautaires connexes.
Selon madame Salimata Thiam chargée de programme principal genre au centre de la CEDEAO pour le développement du genre, basé à Dakar et couvrant les 15 Etats membres de la Cedeao « l’initiative entre dans le cadre de la 2e édition de campagnes de sensibilisation et d’information pour les femmes qui sont dans le commerce transfrontalier à petite échelle. Et la présente édition cible le corridor Dakar-Banjul-Bissao ».
Des étapes dont celle de Tambacounda ont été identifiées. Eu égard à sa position géographique au niveau de la sous-région, « Tamba est un carrefour où plusieurs pays comme le Mali, la Guinée, la Guinée Bissao et même la Siéra Léone passent. Donc il était très important pour nous, de venir rencontrer les femmes de Tamba, les autorités administratives, territoriales, pour présenter l’initiative que la Cedeao a prise de dérouler cette campagne de sensibilisation le long des corridors fréquentés par les femmes qui sont dans l’activité commerciale au niveau de la région », a dit la chargée de programme principal genre.
Elle soutient que « le commerce transfrontalier à petite échelle est essentiel pour accroître le commerce, l’intégration et la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest. Le rôle des femmes commerçantes transfrontalières à petite échelle est essentiel pour améliorer la productivité agricole, la croissance économique et la résilience, ainsi que pour réduire le chômage ».
Malheureusement, regrette madame Thiam Salimata, « les opérateurs du commerce transfrontalier informel notamment les femmes, sont confrontées à des défis tels que la violence et le harcèlement fondés sur le genre, l’extorsion, l’insuffisance de capitaux aggravée par le manque d’accès au financement par rapport aux hommes. La complexité des procédures de dédouanement, l’insuffisance ou même l’absence d’infrastructures sensibles au genre, les exigences en matière de documentation supplémentaire, la corruption, la perception illégale de redevances, l’intimidation et d’autres types d’abus (verbaux, physiques, ou sexuels) ». Et donc, ces moments de rencontres et de sensibilisation serviront également de mécanisme de retour d’information de la part des femmes ainsi que des parties prenantes.
« Il était donc important de partager leurs expériences en matière d’itinéraire, de voir les dispositifs qui sont mises en place comme les routes les autres infrastructures qui accompagnent le commerce transfrontalier. Voir si ces dispositifs, répondent aux besoins spécifiques des femmes en matière de commerce. Même si le commerce est pour tout le monde, mais force est de reconnaitre que les femmes et les hommes ont des besoins différenciés lorsqu’il s’agit de prendre la route, de connaissance des textes qui encadrent les interactions au niveau communautaire, comme le protocole de la Cedeao en matière de commerce, le schéma de libéralisation des échanges, sont autant d’instruments à promouvoir durant cette campagne afin que les femmes puissent connaitre leurs droits, leurs devoirs, faciliter les échanges entre Etats, entre villes, etc. Les corps habillés sont également ciblés pour accompagne le commerce transfrontalier.
Asse Kassé Vice-président de la chambre de commerce et d’industrie et d’agriculture de Tambacounda reconnait pour le regretter que ces femmes commerçantes rencontrent beaucoup de tracasseries au niveau du corridor, dans l’exercice de leurs activités commerciales. Une occasion pour lui, de saluer une telle rencontre qui vient aider la chambre de commerce dans sa mission d’accompagnement.
echoriental.com
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