L’Ong Caritas Tambacounda a construit un mur de clôture et un poulailler au niveau du jardin potager de la Maison d’arrêt et de Correction (MAC) de Tambacounda. En plus un important lot de matériels de maraichage a été remis. Et le coup global de cet investissement est estimé à plus de 9 millions de francs. Une œuvre caritative qui va contribuer à améliorer les conditions de vie des détenus, tout en aidant à préparer la réinsertion sociale des pensionnaires.
Selon Abbés Bertin Sagna, directeur diocésain de Caritas Tambacounda, «nous avons pris conscience que dans cette maison, il y a des frères et sœurs qui sont certes en détention, mais ont besoin d’être accompagnés dans des activités qui puissent les occuper pendant la journée. C’est dans ce sens qu’après des échanges avec les responsables de la MAC, nous avons décidé de renforcer les activités de maraîchage qui existaient déjà. Pour cela, il fallait sécuriser le jardin par un mur de clôture, pour le respect de la dignité des détenus. C’est une façon pour nous d’assurer l’intimité de ces personnes».
C’est donc un mur de clôture de 150 m, l’aménagement d’un périmètre maraicher mais aussi la mis en place d’un poulailler pour permettre à la Mac d’avoir des ressources additionnelles. Un investissement réussi grâce au partenariat entre Caritas Tamba, Caritas Bosano et Caritas Saint Poltene.
Pour l’Inspecteur Cheikh Diouf, directeur de la maison d’arrêt et de correction de Tambacounda, ce geste « participe à l’amélioration des conditions de détention mais également aussi à faciliter la préparation à la réinsertion sociale des pensionnaires ». Il informe que les détenus suivent une formation en mécanique automobile, en transformation des fruits et légumes pour les femmes détenues. A l’en croire, « avant la réalisation de ce mur de clôture, pour des raisons de sécurité, on ne pouvait pas employer beaucoup de pensionnaires au niveau du jardin. Mais l’érection du mur permettra d’employer plus de pensionnaires. L’ancien poulailler n’avait qu’une capacité de 200 voir 250 sujets mais ce poulailler a une capacité de plus de 600 sujets. Cela veut dire que nous pourrons employer plus de pensionnaires qui vont apprendre des activités de maraichage mais aussi d’aviculture », note l’Inspecteur Diouf.
« Considérant que ceux qui sont dans cette Mac, sous les liens de la détention, font partie de notre communauté humaine, ce sont des concitoyens qu’il ne faut pas oublier parce c’est une peine passagère et ils vont revenir nous retrouver dans la société », signale Monseigneur Paul Abél Mamba, évêque du Diocèse de Tambacounda.
« Donc, poursuit l’évêque, il faut leur donner les instruments de gagner leur vie dignement pour que demain en revenant dans leur famille et dans leur communauté de base, ils puissent continuer sans attendre une autre assistance. Et donc Caritas qui est le bras armé de notre communauté, s’active dans ce sens, aussi bien dans l’accompagnement matériel que pour le soutien financier afin d’améliorer leurs conditions de détention, préserver leur dignité mais aussi participer à leur fournir des moyens pour bien se nourrir ici parce que la santé passe par une alimentation saine », note l’évêque.
Ce qui a permis à Moussa Samb, adjoint au Préfet du département de Tambacounda venu représenter le gouverneur de région, de se réjouir d’un tel accompagnement. Il a exhorté les agents à profiter de cet appui. « Il est question de bien préparer leur insertion sociale ».
Thérèse CAMARA
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