La Fédération Yaakar Niani Wulli de Koussanar a organisé, mardi 17 janvier 2023, la deuxième édition de la journée du fonio. A travers le thème, « la pénibilité de la culture du fonio, quelle alternative pour alléger les travaux des femmes ? », il a été question de réfléchir sur la résilience des productrices face aux difficultés liées à la production, la transformation et la commercialisation du fonio. D’autre part, la journée a été une occasion pour identifier la pénibilité des travaux des femmes dans la production, la transformation et la commercialisation de cette céréale. Egalement, il s’agit de proposer des pistes de solutions pour alléger les travaux des femmes dans une approche genre.
Selon Ngouye Camara, président de la Fédération Yaakar Niani Wulli, «le fonio est souvent produit avec un outillage ou des techniques rudimentaires. Les femmes occupent une place de choix dans sa culture. La récolte du fonio, son battage, les opérations post-récoltes et de transformation sont pénibles pour les femmes. Souvent non pris en compte dans les politiques publiques, le fonio est resté pendant longtemps une culture essentiellement autoconsommée. C’est fort de ce constat que la FYNW en partenariat avec la Fao dans le cadre du projet GAFSP, projet de renforcement des moyens de subsistance des femmes rurales pour un développement économique durable dans la région de Tambacounda, a organisé cette journée d’échanges.
A l’en croire, la structure qu’il dirige a distribué 12.000 kg de semence de fonio aux producteurs, pour 40 kg par hectare. C’est dire que quelques 300 hectares ont été emblavés en 2022, pour une production estimée entre 50 et 60 tonnes. Et pour booster cette production jugée faible malgré l’engagement des producteurs surtout des femmes de la fédération, le président Camara invite l’Etat au renforcement des équipements agricoles.
Car, explique-t-il, « les difficultés liées à la production, sont entre autres, le manque de matériel agricole ». Il faut doter les producteurs de cette céréale, de tracteurs afin d’augmenter les surfaces à emblaver. Il faut également des machines à laver le fonio, des batteuses, des décortiqueuses, car 60% des producteurs de la céréale sont des femmes. « Nous n’avons qu’un seul chessoir au niveau de l’unité de transformations des produits locaux, qui a une capacité de 300 kg/jour. Ce pour diminuer le temps de travail des femmes ». La FAO a appuyé pour l’obtention d’une deuxième décortiqueuse après celle octroyée par ActionAid qui a également appuyé pour la construction de l’unité de transformation des produits.
Une occasion pour Cheikh Sadibou Péne, coordonnateur du projet GAFSP, une entité technique de la FAO et basé à Tambacounda, de reconnaître que le fonio est une culture à problème qui est pourtant très bénéfique sur le plan nutritionnel. « C’est pourquoi la FAO a ciblé la fédération comme partenaire de mis en œuvre pour la culture du fonio dans la zone de Koussanar ». Ainsi, les femmes seront beaucoup plus appuyées à travers de petits matériels et d’autres types de besoins pour développer cette culture dans la région de Tambacounda, a laissé entendre Cheikh Sadibou Péne.
D’ailleurs, madame Mama Mané, au nom des femmes productrices, d’insister sur le renforcement du matériels pour leur permettre de cultiver des superficies beaucoup plus importantes. Ce pourrait permettre de satisfaire la demande qui est très forte.
echoriental.com
+ Commentaire