Au niveau de la zone Est du pays(les régions de Tambacounda et de Kédougou), environ 42% de filles de 9 à 15 ans ont été victimes de pratiques néfastes de l’excision ou du mariage précoce. Chez les femmes, la tendance est à 11% ceci à cause des différentes déclarations dans ces deux localités. Il reste les départements de Goudiry et de Koumpentoum, qui n’ont pas encore fait de déclaration d’abandon. Pour éradiquer ces phénomènes, l’Ong Tostan a initié une série de rencontres dans le département de Goudiry avec des jeunes leaders, des marabouts, des « badiénou gox » etc pour partager et échanger avec eux sur les conséquences de l’excision et des mariages des enfants.
Pour Harouna Sy coordonnateur de zone Est Totstan des régions de Tambacounda et de Kédougou en 2015, 189 communautés ont déclaré l’abandon à Dougué(département de Goudiry). Quarante deux autres villages ont été touchés par Tostan. C’est-à-dire que dans le département de Goudiry, moins d’une cinquantaine de villages restent à sensibiliser pour un changement de comportement. Ainsi après Sénfoulbé, 50 jeunes et une vingtaine d’acteurs communautaires sont mobilisés à Kothiary pour partager et échanger sur les conséquences réelles de l’excision et du mariage des enfants.
Il s’agit de permettre à ces jeunes issus des conseils communaux, des Associations Sportives et Culturelles (ASC), des relais, des jeunes leaders, les « badién gox », etc, d’être bien informés et conscientisés par rapport aux méfaits de ces pratiques. A l’issu des rencontres, les participants doivent élargir la sensibilisation. Car certains n’ont pas encore compris la réalité des conséquences néfastes de ces pratiques. Mais avec une projection commentée par un spécialiste de la santé, médecin ou infirmier, ils sont davantage outillés à même de comprendre tous les méfaits de ces pratiques à bannir inéluctablement.
Dans le cadre des activités de Tostan qui travaille pour la sensibilisation afin de toucher toutes les couches de la société, M. Sy déclare que sa structure développe des activités de prévention contre certaines maladies des enfants, des femmes pour des vaccinations etc. L’accent est mis sur l’information surtout des jeunes qui constituent une frange importante pour atteindre d’autres personnes. Il est dit que la menace est toujours perceptible même s’il existe des avancées notoires dans le cadre de l’abandon par les communautés. Car le taux a considérablement baissé malgré une certaine résistance de villages qui dépendent pour la plupart de guides religieux.
Le coordonnateur Sy dira qu’il y a encore du travail à faire pour les amener à comprendre et à abandonner ces pratiques néfastes à la santé de la femme. Egalement l’enclavement des localités du département de Goudiry, constitue un handicape pour que certaines communautés puissent abandonner. Mais ces genres de rencontres sont un moyen pour toucher ces communautés qui ont besoin d’informations. Ceci étant, les rencontres de Sénfoulbé avec une trentaine de communautés dont des marabouts et celle de Kothhiary ont permis de partager pour les amener à prêter attention sur l’âge de la fille avant de valider le mariage. En plus de la projection sur les conséquences, la loi N° 05-99 qui interdit la pratique de l’excision, les textes qui interdisent le mariage des enfants ont été présentés, interprétés et discutés.
Ansoumana SADIO
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