Malgré la pauvreté qui sévit dans certaines contrées de la région de Tambacounda, des populations s’adonnent à des pratiques en foulant au pied la loi n° 67-04 du 24 février 1967. Une loi qui est pourtant adoptée pour lutter contre les dépenses excessives à l’occasion des cérémonies familiales.
C’est ainsi que « Soninkara Kaffo », présidé par Bakhoré Sakho, a convié des villages du département de Goudiry, à se pencher sur cette problématique de gaspillage, afin de lutter contre ce fléau et de préserver la cohésion sociale.
Car, dit Mohamed Bachir, « il est constaté que le gaspillage est érigé en règle lors des cérémonies familiales de mariages, baptêmes, funérailles, etc. Des dépenses excessives sont faites pour sauver certaines apparences », regrette-t-il.
Beaucoup d’argent est dépensé lors de ces festivités, malgré la cherté de la vie. Ces fêtes offrent l’occasion surtout à la gent féminine de se faire valoir. Souvent, elles offrent bijoux en or, tissus, entre autres, pour raffermir les liens entre les familles.
« Il y a juste quelques jours, lors des funérailles, il a été noté des dépenses folles pour donner à manger aux gens qui n’ont même pas eu le temps de se servir. Et tout le riz qui a été préparé a été versé» souligne notre interlocuteur en présence des délégations venues d’une quarantaine de villages pour se retrouver à Bodé, dans la commune de Boyngueul Bamba.
C’est un phénomène qu’on a assigné à la culture. Mais fondamentalement, ce n’est pas le cas. Le gaspillage n’est pas forcément une affaire culturelle. Mais aujourd’hui on voit que les gens ont une volonté à se faire voir qui fait que durant les cérémonies familiales, chacun essaye de mettre en avant tout ce qu’il avait comme capacité économique. Donc, on peut dire que c’est une invention, une création qui met à genoux notre économie.
«Il faut faire revenir les femmes à la raison. Certes les cérémonies familiales font partie de notre coutume, mais il faut faire l’essentiel et éviter certaines futilités», indique Bachir. Avant d’ajouter, « l’une des raisons de notre sous-développement réside dans le fait que nous dépensons beaucoup d’argent lors des festivités ». echoriental.com
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