Les migrants de retour de Tambacounda regroupés dans une association portée sur les fonds baptismaux, ont fait face à la presse le samedi 31 octobre 2020, pour dénoncer la politique de deux poids deux mesures de l’Etat du Sénégal sur les sorts qui leurs sont réservés.
Revenus au bercail après des tentatives de rejoindre l’Europe par plusieurs moyens, ces migrants de retour ne sont pas passés par le dos de la cuillère en invitant l’Etat à les aider pour une réinsertion sociale, économique, etc.
Selon Ibrahima Diawara, membre fondateur de l’association, les migrants de retour de Tamba ne sont pas accompagnés ni soutenus par les nombreux projets de l’Etat du Sénégal sur la jeunesse. « Nous entendons parler de projets pour les migrants de retour, malheureusement, nous n’en bénéficions pas du tout », regrette M. Diawara qui invite ainsi l’Etat à plus de considération pour éviter que d’autres jeunes reprennent le chemin de l’émigration.
Une occasion pour Oumar Sarr, de marteler que « nous entendons parler de beaucoup de projets pour l’insertion des migrants de retour, mais nous ne voyons rien du tout. Nous ne savons même pas les véritables bénéficiaires de ces projets», dénonce-t-il.
« Nous voulons aider nos parents, mais dans ces conditions, c’est très difficile. Nous voulons réussir et il nous faut des moyens pour atteindre ces objectifs. L’Etat a dit qu’il a financé des projets, mais ces projets appartiennent à qui, on ne sait même pas, on ne voit absolument rien », regrette Oumar.
« Ce que nous voulons, c’est de travailler chez nous. Mais si nous avons décidé d’aller ailleurs, c’est juste pour sortir de la misère. Nous sommes tous des enfants nés dans la pauvreté, nous avons grandi dans la pauvreté, nous ne voulons pas mourir dans cette pauvreté », alerte M. Sarr, visiblement très remonté contre l’Etat du Sénégal.
Il dira qu’après son rapatriement au Sénégal, aucun accompagnement ou soutien à la réinsertion ne lui a été accordé. « On m’a rien donné depuis qu’on m’a fait revenir. Et cela est valable pour mes nombreux camarades».
Pour ces jeunes, « l’émigration ne peut s’arrêter que lorsque l’Etat mettra en œuvre les projets et que les migrants de retour soient les véritables bénéficiaires. Nous voulons des actes concrets».
Ces jeunes d’inviter l’Etat à les aider pour rester et travailler au Sénégal. Dans la même foulée, ils invitent les structures de jeunesse à porter le plaidoyer, à leur apporter les projets dits d’insertion des migrants de retour. « Il faut que l’Etat nous aide », concluent-ils.
echoriental.com
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