La crise de la Covid-19 a perturbé les apprentissages et accru toutes les fractures de l’éducation en touchant d’abord les plus vulnérables, a déclaré la directrice générale de l’Unesco. C’était lors du lancement des travaux d’une rencontre de haut niveau sur l’éducation et la Covid-19 en marge du débat annuel de l’Assemblée générale des Nations Unies. Le leadership du Sénégal a été néanmoins salué.
Selon la directrice générale de l’Unesco, jamais depuis 1945 le monde n’a connu une telle crise pour l’éducation. « En avril dernier, 1,6 million d’élèves, soient 91% de la population scolaire mondiale, se sont trouvés affectés par les fermetures d’écoles, d’universités », a-t-elle souligné.
Exemple d’un « franc succès », le Sénégal est intervenu par le biais de son ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla. Il a mis en exergue le programme « Apprendre à la maison » dont s’est doté notre pays en réponse à la crise de la Covid-19 et aux mesures de confinement qui en sont découlées, avec l’ensemble des acteurs du système éducatif, y compris les parents d’élèves. « Il s’agit d’un seul dispositif, diversifié qui s’adapte aux différentes situations … avec trois actions : le passif, l’actif et l’interactif », a expliqué le ministre. Le volet « passif » concerne tous les élèves du pays ouest-africain et consiste notamment en la mise en place de photocopies et de production des cours de tous les niveaux du programme d’éducation nationale. Le volet « actif » s’adresse à une partie de la population et se base sur un canal télévisé, où les enseignants donnent des cours qui reprennent le programme national d’éducation, et qui s’étend aux radios communautaires.
Pour la rentrée prévue en novembre, le gouvernement compte également lancer un nouveau programme « Comment aider l’élève ? » qui souligne que la famille doit accepter d’accompagner l’étudiant contraint d’étudier à la maison.
Ce programme cherche notamment à aider les filles, qui forment la majorité des 3,8 millions d’élèves dans le système scolaire sénégalais, à obtenir de meilleurs résultats. Le Sénégal cherche ainsi à mettre le numérique à disposition de tous les étudiants et à réduire la taille de classe, afin d’étendre ces résultats positifs à l’avenir. « Ce que j’attends de la Coalition maintenant c’est : comment faciliter la connectivité au niveau national ; comment accompagner l’équipement de ces enseignants et de ces élèves en termes d’outils qui permettent d’utiliser les supports pédagogiques que nous avons réalisés », a mis en exergue M. Talla.
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