« Mon idole, ma référence, c’est Doudou Ndiaye Rose », dit d’entrée de jeu notre interlocuteur, Babacar Fall.
Le jeune Babacar Fall ou Babacar Coulibaly, selon vos préférences, la trentaine révolue, est né à Kaolack au quartier Kasaville. De taille petite, teint noir et de commerce facile, Babacar raconte.
« Je suis venu à Tambacounda dans le cadre d’activités de promotions d’articles à vendre comme entre autres, du savon, des détergents ». Sur son parcours, il raconte difficilement qu’il fut enfant de la rue. « Je ne vais jamais oublier cela. J’ai passé la nuit un peu partout dans les rues de Dakar, à la belle étoile».
« Mon père m’a amené à Touba pour apprendre le Saint Coran dans un Daara. C’était dur. J’ai tout fait pour fuir et me retrouver à Dakar. Car je ne pouvais plus supporter les conditions difficiles qu’on m’imposées ». Babs pour ses proches, reconnait qu’il était terrible à son jeune âge. Il se rappelle que ses études ce sont limitées en classe de CM2. « Je suis parmi les premiers enfants que le Président Abdoulaye Wade à retirer des rues de Dakar », dit-il, pour se retrouver dans un centre d’accueil des enfants en difficulté.
Le jeune enfant de la rue devenu artiste et tambour major
« Je ne suis pas d’une famille de griots. C’est une simple passion qui s’est transformée en profession et qui me permet aujourd’hui de vivre avec ma petite famille à Tambacounda, ma ville d’adoption».
Babacar Coulibaly dit à qui veut l’entendre qu’il n’a jamais été dans un groupe pour apprendre à jouer au tam-tam. « C’est certainement inné en moi », précise-t-il. Mais, il dira que le défunt, Doudou Ndiaye Rose a toujours était une référence pour lui. « Quand je le vois manipuler le tam-tam, je suis toujours ému. Il m’a beaucoup inspiré. Je copie tout sur lui, malgré qu’il ne soit plus de ce monde ». Babacar promet de faire comme son idole.
« Personne ne peut dire que c’est elle qui m’a appris à jouer au tam-tam pour que je sois aujourd’hui Tambour major. J’ai seulement pris mon courage à deux mains pour escalader et en arriver là. J’ai entendu toutes sortes de choses pour me déstabiliser, mais j’ai cru malgré les risques encourus», tout en précisant que c’est à Tamba qu’il a, pour la première fois, commencé à jouer au tam-tam, à apprendre les percussions.
Babacar a organisé plusieurs activités dans les écoles élémentaires de Tambacounda pour des moments récréatifs à offrir aux tout-petits. Il se rappelle toujours que c’est à la maternelle municipale qu’il a commencé à initier le phénomène des majorettes qui fait de lui un incontournable.
Le 4 avril dernier, lors de la célébration du 59e anniversaire de l’indépendance du Sénégal, le jeune Babacar et son groupe, a ravi la vedette avec la brillante prestation de ces majorettes dénommées « indépendance ». Il confie toujours qu’il ne cherche que des appuis pour lui permettre de moderniser son groupe, de recruter d’autres jeunes afin d’avoir une équipe homogène capable d’imposer un label made in Babacar Fall.
echoriental.com
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