La réponse de l’ISRA aux défis actuels du changement climatique et de la souveraineté alimentaire dans les régions naturelles du Sénégal oriental et en Casamance, telle a été la thématique d’une rencontre de scientifiques et autres spécialistes de cet institut. Ce, dans le cadre de la pré-programmation scientifique 2024 des CRA de Tambacounda, de Djibélor et du CRZ de Kolda. Ainsi, les chercheurs et spécialistes de l’ISRA, de ses partenaires et des services de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, se sont rendus au niveau du parc de technologie agricole construit dans la ferme agricole de Sinthiou Maléme.
Une visite guidée qui, selon Aliou Faye, ingénieur spécialisé en agronomie, directeur du centre d’étude régional pour l’amélioration et l’adaptation à la sécheresse, par ailleurs coordonnateur du programme « Feed the Future Sustainable Intensification Innovation Lab »financé par l’USAID est d’une importance capitale eu égard aux résultats des essais.
« C’est une très grande satisfaction. Car, lorsque je suis venu ici en juin pour discuter avec le directeur du centre et les autres agents pour la sélection du site et des innovations à démontrer, j’étais un peu perplexe car le parc de Tambacounda était un peu en retard contrairement aux autres Tech Parc que nous soutenons à travers tout le pays de Saint Louis à Ziguinchor en passant par Kolda ». Une occasion pour Aliou Fayede de rappeler que « l’ISRA a la vocation de générer des innovations et non pas de les diffuser. Mais force est de constater qu’au niveau de l’ISRA, des innovations ont été développées ». Pour lui, il urge de voir les voies et moyens pour que ces innovations agricoles soient connues des producteurs.
Il poursuit en soulignant « qu’une décision a été prise pour supporter les centres de recherche de l’ISRA afin qu’ils puissent installer ces parcs de démonstration de technologie. Il faut dire que Tambacounda a fait un excellent travail ».
« Ce parc a été créé en vue de l’augmentation des rendements agricoles de la région », a fait savoir Dr. Sophie Thiam, chercheure agronome au Centre de Recherche Agricole de l’ISRA Tambacounda.
« Dans le cadre du programme SIIL, on a mis en place des technologies agricoles, on a six variétés d’arachides déjà homologuées par l’ISRA et qui ont des potentiels de rendements de plus de trois (3) tonnes à l’hectare, comparées à la variété 73/33 qui est en moyenne de 800 kilogrammes à l’hectare », a indiqué Dr. Sophie Thiam.
Elle ajoutera que les variétés améliorées de l’institut de recherche pourraient être une solution pour booster le niveau de rendements observé dans la zone. Au-delà des variétés, des techniques de fertilisation appropriées pour le coton ont été mises en place ainsi que la protection phytosanitaire. « En plus, nous avons le riz de plateau avec des variétés IZRI de l’ISRA qui sont des variétés à haut rendement de dix(10) tonnes à l’hectare ».
Toutefois, Dr. Thiam appelle les producteurs à venir s’approprier de ces nouvelles technologies développées par l’institut de recherche au niveau du parc.
La rencontre d’échanges de deux jours (23 et 24 septembre 2024) à Tambacounda, de ces chercheurs et techniciens de l’ISRA et des secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, entre dans le cadre de la célébration des 50 ans de l’Institut sénégalais de recherches agricoles ISRA.
Sokhna DANDIO
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